On est vendredi soir, ça fait une semaine que je me fais une détox.
Sauf que là j’ai envie d’un plat réconfortant.
Ce sera soupe à l’andouille.
L’histoire dit qu’il faut que j’arrête de croire que tout le monde aime l’andouille …
Cette recette je la tiens de mon oncle, cuisinier. Tonton Bernard, en plus c’est mon parrain.
En réalité ça n’a rien d’une soupe. C’est une purée, un bouillon, et de l’andouille grillée.
La purée je la fais au lait. Je fais cuire mes pommes de terre dans le lait, je fais crème avec de l’ail et je mets des oignons re de la crème et re du beurre, une purée quoi, comme papy la faisait.
Le bouillon, là en l’occurence c’était le bouillon de la cuisson d’une volaille.
L’andouille, normalement je prends de l’andouille de Jargeau.
Eh oui je ne suis née à Orléans, mais la première ville où j’ai vécu c’est Jargeau jusqu’à mes 2 ans et demi, après mes parents on traversés 3 champs et on habités Férolles, d’où ma maman est née.
Retour à la recette. Là j’ai pris de l’andouille au Vouvray. Je l’ai prise chez « Au Roy gourmet » aux halles de Tours. Je crois que j’en ai pour plusieurs repas tellement elle est énorme. Je l’ai faite cuire à la bière une Turonne Blanche,( voyez à prendre deux bouteilles, une pour l’andouille, une pour vous) puis découpé en rondelles et faite grillée à la poële.
C’est réconfortant.
Avec ça quel vin me direz vous ? Rouge ? Blanc ?
J’avais envie de blanc donc j’ai été voir Stéphane à la Cave la Part des Anges à Tours nord. J’ai bien acheté du blanc, et la avant de partir voila qu’une bouteille me fait de l’oeil. Stéphane me la raconte.
C’est Vincent Giraudon qui s’occupe des vignes (jeune vigneron en côte Roannaise) , et comme Romain Paire ( papa vigneron en côte Roannaise) est un gentil garçon il prête son chai et aide Vincent à faire son vin. Stéphane me dit : c’est sur le fruit.
J’ouvre la bouteille en rentrant chez moi. Premier nez réduit*. Ça m’agace mais c’est normal, oui c’est normal, t’es toujours frais le matin en sortant du lit ? Bah le vin c’est pareil il a besoin de temps.
Direction la carafe.

Le soir même j’oublie cette bouteille et je dîne avec un Château Laffitte Carcasset, bord** qu’est ce que c’est bon** … puissant, soyeux, élégant, tout pile poil ce que j’aime. Rien à raconter pour une fois j’ai profité de ma soirée et j’ai bu un coup. Ha si, on en trouve chez Millésima là.

Revenons à la Tentation de Vincent et Romain. C’est du 100% gamay, c’est le loin le cépage que j’aime le moins, mais j’aime les choux de Bruxelles.
Pourquoi je n’aime pas ça ? Parce que lors de mes premières vinifications, je me suis retrouvé à faire des remontages et à mélanger des tanins en poudre dans des jus de gamays. C’est comme la coriandre et la cannelle ça m’a un peu trop marqué, trop écoeuré.
Cependant je suis une grosse fan des gamays de Romains Paire, qui sont des gamays de Saint Romain cépage autochtones, le nom est issu du village Saint-Romain-La-Mothe non loin de là. Là d’ailleurs nous sommes encore en Val de Loire, la Loire Volcanique les terroirs sont proches de ceux des côtes du rhônes, mais c’est pas de la syrah mais du gamay.
Ses gamays sont des gamays qui sont soyeux élégants puissants et très fins.
Tentation 2018 on est totalement à l’inverse de ce que j’ai pu goûter chez Romain ça sent le jus de raisin frais, les mêmes jus qu’en sortant du pressoir.
En bouche c’est pas très structuré, c’est léger c’est très fluide très fin et comme Stéphane me l’a dit c’est très fruité.

Tout ça pour dire que ça n’allait pas du tout avec la puissance de l’andouille au Vouvray.
C’est toujours ma curiosité qui me joue des tours, j’ai la même patience qu’un enfant de 5 ans avant noël.
Je me suis longtemps posé la question de l’accord ( deux jours en fait) et puis nous sommes dimanche matin, j’ai oublié que deux jours avant j’avais un gravlax de saumon.

Du saumon du sel et du sucre que je remplace par du miel. Miel sans étiquette qui vient du domaine de la Noblaie à Chinon. Un pain viennois, du fromage blanc avec de l’ail, du persil et de la ciboulette, une cuillère de moutarde et le tour est joué.
La cuvée Tentation apporte juste ce qu’il faut de vivacité pour équilibrer avec la puissance du poisson, ce vin est un vrai jus de raisin qui laisse une finale un peu acidulé, ça match parfaitement avec le gars du poisson. Me voilà à nouveau fan des vins de Romain et de Vincent Giraudon.
Aurais je fais un blasphème en mettant du vin rouge avec mon poisson ? La seule raison pour laquelle on fait vin blanc – poisson c’est qu’a l’époque le vin blanc, contenait beaucoup de souffre et le souffre c’est = un désinfectant. Ce qui permettait alors de manger du poisson mal conservé sans être malade de manger du poisson avarié.
Je pense que les accords mets et vins c’est pas simple.
Là en l’occurrence la cuvée Tentation est vraiment très agréable car très légère et vraiment sur le fruit du raisin, parfait pour les “jeunes” qui voudraient commencer à s’initier au vins rouge.
On peut aussi imaginer une cassolettes de moules, avec quelques tranches de lard, ou une soirée charcuterie- fromage avec un date si on a un message à faire passer.
*C’est un phénomène normal dans beaucoup de vins qui n’altère en rien la qualité du vin. Les vins jeunes ont besoin d’air d’oxygène. Je ne le répéterai jamais assez CARAFEZ ! En mode violent il faut que le vin s’aère ! Attention seulement pour les vins jeunes !
** Pour moi.